Un parcours à travers les oeuvres de Richard HOLTERBACH
du 25 septembre au 21 novembre 2021
Tous les jours de 8h à 19h
Engagée depuis 2018 dans le processus de labellisation Eglise verte, Sainte Marie – Eglise Centre Ville milite en faveur d’une conversion écologique qui doit toucher nos modes de vie en donnant de la cohérence entre notre foi et un usage raisonnable de la Création. Dans cet esprit, la sauvegarde de notre planète est tout à la fois un objectif et une voie pour les initiatives œcuméniques et le dialogue interreligieux.
La programmation des expositions proposées en ce lieu (L’Arbre dans la Bible, Laudato Si’ avec photographies de Yann Arthus-Bertrand, Blessure de Claude Braun, La Terre jusqu’au trognon du dessinateur PIEM…), répond en grande partie à l’urgence de cette préoccupation et à l’appel pressant du pape François à faire bouger les lignes à partir de l’engagement résolu de chacun de nous.
La présente exposition Une Création réconciliée ne fait pas exception. Elle s’ouvre en plein cœur du mois de la Création que les chrétiens de toutes obédiences célèbre entre le 1er septembre (premier jour de l’année liturgique dans le calendrier orthodoxe) et le 4 octobre, fête de la Saint François d’Assise, patron de l’écologie.
Le vernissage de l’exposition aura lieu le dimanche 26 septembre 2021 à 15h45 à l’église Sainte-Marie. Elle prend place dans le cadre de la journée communautaire de rentrée de Sainte Marie – Eglise Centre Ville, à laquelle il est possible de s’associer entre 10h et 20h. En particulier, des ateliers pour adultes et enfants y seront proposés autour du second récit de la Genèse. On retrouvera la présentation de cette journée et le feuillet d’inscription à cette journée sur le site https://sainte-marie-mulhouse.fr ou directement sous le lien : https://sainte-marie-mulhouse.fr/2021/09/03/journee-communautaire-de-rentree/
Une Création réconciliée. Curieux titre pour une exposition…
Où voyez-vous que la Création soit réconciliée ? N’est-ce pas plutôt le contraire qui se donne à voir dans le désastre écologique qui est le nôtre, objectera-t-on. C’est que dans les œuvres de Richard HOLTERBACH, prêtre et artiste, artiste et prêtre, tout uniment, éclate cette aspiration à une Création réconciliée. S’y offrent à contempler des visages lumineux, transfigurés par une paix intérieure, des couples enlacés, des fêtes où la joie se donne sans partage, et sans arrière-pensée. On y découvre une création riante sous le soleil, les arbres et la végétation accueillant sous leur ombrage des agapes familiales et fraternelles, et les rires des enfants, pendant que des mésanges semblent regarder au-dessus de l’épaule de l’artiste pour y mirer cette création qu’il contemple de ses yeux d’homme, à la manière d’un prophète biblique, ou d’un saint Luc peignant la Vierge…
C’est que ce titre s’éclaire à la lumière des Ecritures…
« La Création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant – non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’a livrée, elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. (…) La Création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement »
Romains 8, 19-22
C’est par ces mots que l’apôtre Paul évoque la communauté de destin entre l’homme et la Création. Et l’antienne « Tout est lié », qui scande l’encyclique du Pape François Laudato si, en porte l’écho jusqu’aujourd’hui… La Création y est malmenée, le climat déréglé, les espèces végétales et animales s’éteignent. La Création tout entière souffre de l’action de l’homme, elle est défigurée par le péché de l’homme. Elle gémit, et elle aspire elle aussi à être libérée.
De part en part, l’Ecriture témoigne des heurs et malheurs de cette relation entre l’homme et la nature. Le livre de la Genèse évoque une Création harmonieuse à son premier matin, où la violence pourtant fait irruption. Et ce n’est pas seulement le récit d’un homme qui se fait prédateur de la nature au lieu d’en être le gardien, c’est aussi celui d’une Création qui s’abandonne elle-même à la violence, où les relations au sein du monde animal, de pacifiques à l’origine, deviennent marquées par la violence[1].
Et pourtant, l’Ecriture témoigne aussi de cette aspiration à une Création réconciliée. Le livre de l’Apocalypse annonce « des cieux nouveaux et une terre nouvelle ». Déjà, le prophète Isaïe entrevoyait avec la liberté du poète cette Création réconciliée où
« le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau. Le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits même gîte. Le lion, comme le bœuf mangera du fourrage…. »
Isaïe 11
Dans le Cantique des cantiques, c’est toute la Création qui s’anime aux amours du bien-aimé et de sa bien-aimée, consonnant à l’amour de l’homme et de la femme, comme la Création avait consonné à la violence, et aux relations mal ajustées entre le masculin et le féminin.…. :
« Debout, lève-toi ma compagne, ma belle, et viens-t’en. Car voilà l’hiver passé, c’en est fini des pluies, elles ont disparu. Sur notre terre les fleurs se montrent. La saison vient des gais refrains, le roucoulement de la tourterelle se fait entendre sur notre terre. Le figuier forme ses premiers fruits et les vignes en fleur exhalent leur parfum »
Cantique des cantiques 2, 10
Les chrétiens ne croient pas seulement au salut de l’humanité, mais au salut du monde, liant indissociablement l’homme à la Création qu’il habite. Leur Dieu n’est pas seulement le sauveur des hommes, il est le Sauveur du monde, appelé à récapituler toute chose en lui.
C’est sans doute de cette foi que témoignent les œuvres du P. Richard HOLTERBACH présentées dans cette exposition. Les différents matériaux et techniques utilisées par l’artiste : terre, huile, encre, aquarelle et pastels, chacun et chacune, avec leurs contraintes et leurs virtualités, donnent à voir, à toucher, à sentir, à goûter et à entendre cette espérance chevillée au corps d’un monde sauvé, d’une Création réconciliée. L’artiste, prolongeant le geste du Créateur qui façonnait l’Adam avec la terre, faisant germer du sol, par la grâce de son pinceau, tout arbre bon et désirable à manger, nous invite à regarder autrement la Création. Avec émerveillement. Avec les yeux de saint François d’Assise dans son Cantique des Créatures que Richard HOLTERBACH a cherché à « illustrer » de manière suggestive et éminemment personnelle.
Le Pape François dans son encyclique Laudato Si rappelle combien l’émerveillement est au cœur de toute prise de conscience devant le drame écologique, et qu’il est aussi moteur de tout agir pour sauvegarder notre maison commune. Une des références littéraires de Richard HOLTERBACH n’est autre que Jean GIONO. Et il est vrai que le geste de Richard HOLTERBACH consonne avec celui de l’auteur de L’homme qui plantait des arbres, cette fable écologique publiée en 1953, devenue depuis comme une parabole de l’action positive de l’homme sur son milieu et de l’harmonie qui peut s’ensuivre, l’annonce justement d’une Création réconciliée. C’est cette harmonie retrouvée, fruit de la terre et du travail de l’homme, que les œuvres de Richard HOLTERBACH magnifient. On y trouvera en tout cas un profond appel à sauvegarder cette maison commune qu’est la Création, comme un écho à ce qu’écrivait Albert CAMUS dans son discours de réception au prix Nobel de littérature en 1957 :
«Chaque génération, sans doute, se croit voué à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. (…) »
Un autre aspect saillant des œuvres de Richard HOLTERBACH, présentées ici, est qu’elles semblent se refuser à dissocier l’homme de la nature. On n’y trouve toujours jamais la nature représentée seule, sauvage, vierge de la présence de l’homme. Ou bien le peintre y place l’homme, comme Dieu plaça Adam au milieu du jardin, pour en être le gardien, ou c’est la nature et le paysage travaillés par la main de l’homme qui s’y trouvent représentés. Et quand l’homme apparaît seul – il l’est rarement, habituellement relié à d’autres personnages -, c’est le regard éperdu devant la création à la manière de ses saints François exultant ou dansant, ou encore abîmé dans une profonde méditation intérieure où l’être tout entier semble avoir trouvé sa juste place dans le cosmos. En somme, des hommes réconciliés dans une Création réconciliée. Ce souci continuel d’allier dans ses œuvres l’un et l’autre, dans un « Tout est lié », n’est pas sans faire écho au parcours singulier de Richard HOLTERBACH, tout à la fois prêtre et artiste. Il fait écho à cet autre propos d’Albert CAMUS :
« Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel. »
C’est peut-être la grâce de l’artiste de donner à voir, au-delà de ses défigurations présentes, le monde en son devenir, la Création transfigurée dans la lumière de son Créateur. Il fait résonner à nos oreilles la parole que le prophète Isaïe met sur les lèvres de Dieu :
« Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? »
Isaïe 43, 18-19
P. Hervé PARADIS-MURAT
Sainte Marie – Eglise Centre Ville
Entretien avec Richard HOLTERBACH
Bonjour Richard, quand tu parles de toi, tu lies deux réalités de ta vie : prêtre et peintre. Comment ces deux vocations, si tu considères la peinture comme vocation, se nourrissent-elles ? Être prêtre, est-ce que cela fait de toi un peintre particulier ? Être peintre cela change-t-il ton regard de prêtre ?
Je n’ai pas décidé de devenir peintre… Je peins depuis mon enfance. Mon père, une tante, mon frère, un cousin dessinaient. Peinture, théâtre, musique étaient, je pense, dans les traditions de la famille. Quand je suis devenu prêtre à 26 ans, je sentais que peindre seulement ne me suffirait pas pour remplir ma vie, mais en même temps ce que je vivais avec les autres, ce que je ressentais en moi devait s’exprimer par des lignes, des couleurs. Celui qui m’a beaucoup appris, Victor Bertani, un peintre italien-Alsacien, me disait au début de notre rencontre – j’étais vicaire à la paroisse Saint-Louis à Strasbourg : « Comment peux-tu être prêtre et peintre ? » Sans doute se demandait-il comment je faisais avec tous les élans, les désirs d’un homme jeune, qu’un peintre exprime plus qu’un prêtre… Des années plus tard il disait : « Tu as des choses à dire, expose… »
Quand je vais à Rome, j’aime me recueillir sur la tombe de Fra Angelico, le patron des peintres. Il avait des responsabilités dans son ordre, cela ne l’empêcha pas de donner les plus belles annonciations au monde. Je vais de la peinture à la pastorale, de la pastorale à la peinture ; c’est le même bonhomme qui se laisse interpeller par la vie.
Cela m’interpelle, quand tu parles de toi comme prêtre, tu parles de la pastorale, retiens-tu comme l’élément le plus important de ta vie de prêtre la rencontre avec l’autre ?
A dix-huit ans, au moment du Bac, je me demandais : que vas-tu faire de ta vie ? Un vicaire de la paroisse m’impressionnait beaucoup. Il faisait du bien aux adultes, aux jeunes… C’est le chemin que j’ai choisi. En même temps je me chantais le matin : « Ô Seigneur ! comment reconnaître les bienfaits dont tu m’as comblé, chaque jour je célèbrerai tes grandeurs, alléluia » … C’était l’époque où « Par lui, avec lui, en lui, à toi Dieu le père, en l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles » m’était ouvert, compréhensible. Tout ceci pour dire que le lien avec le Christ et faire du bien aux autres avançaient ensemble. Aujourd’hui je dis que le lien avec le Christ est à cultiver par tout chrétien, chacun marchant sur son chemin particulier. Être prêtre est un service à rendre aux communautés chrétiennes pour qu’elles soient missionnaires.
Quelles sont ces « choses à dire » qui se transmettent plus facilement par la peinture que par la parole ?
Une peinture invite à s’arrêter, à regarder. Elle peut entrer en dialogue avec celui ou celle qui regarde. Par exemple mon dernier petit tableau à l’huile montre le Jura et la petite église de Kiffis, dernier village avant la Suisse. J’y ai mis la douceur du lointain, le silence, le miroitement du soleil dans le feuillage. C’est mon ressenti, trouvera-t-il un écho chez celui qui regarde ? Mes moyens techniques sont-ils à la hauteur pour susciter cela ? Comme la nature est menacée, il y a de plus en plus de paysages qui viennent. Sans doute pour dire combien elle est précieuse. Ce ne sont pas des notions, des idées que je cherche, mais ce qui se passe en notre intérieur.
D’ailleurs te présenter comme un peintre peut sembler réducteur quand on voit la diversité de tes créations, la sculpture et le dessin ont aussi une grande place dans ta production artistique. Que disent chacune de ces techniques, sont-elles supports de messages spécifiques ?
L’encre, c’est le moyen le plus simple. Une feuille, une plume ou pinceau, de l’encre. Ce fut mon premier territoire de recherche. Le travail à l’encre demande un geste sûr, qui ne trifouille pas, qui trouve ce qui doit rester blanc…
Aquarelle et pastel : je les mélange souvent pour avoir des coloris vifs. Visages, fleurs, paysages. C’est la qualité du papier qui parfois donne un plus. Dès qu’un visage, un paysage, un geste d’une photo de journal, de magazine m’éveille, je le découpe et le garde. Parfois, des années plus tard, je m’en sers pour un tableau.
L’huile, c’est la patience, au sommet. Après une première couche, où il n’y a plus le blanc de la toile, commence une longue gestation puisqu’il faut attendre une peinture sèche pour s’y remettre jusqu’au moment où on sent qu’on ne peut plus faire mieux. La question : est-il mort ou est-ce qu’il vit, vibre ?
La terre, c’est le bonheur de modeler des visages avec des yeux, une bouche triste ou qui sourit. Des corps : jeunes, vieux. Maîtriser la technique, respecter les lois de l’argile. Passer l’épreuve du feu.
Avant de recevoir les prochaines questions, après la dernière livraison, je pensais à mon travail fait à Limonest, près de Lyon. La maison st André est un lieu source pour les membres du Prado. A la chapelle, il y a les mystères du Rosaire. Des images que les animateurs commentent aux pèlerins qui viennent se recueillir en ce lieu cher au père Chevrier. Cette histoire sainte est comme un album de photos de nos ancêtres dans la foi.
La petite église de Kiffis, les mystères du Rosaire, Saint François d’Assise… Le religieux s’invite dans tes œuvres. Peux-tu définir un sujet principal dans ton œuvre, ou alors quels sont les thèmes qui te sont chers ?
Si je réfléchis à ce que je peins, je pense que c’est la vie sous toutes ses formes qui m’inspire. Un étang, des arbres, un bouquet, un humain, un oiseau et le lien à Dieu par Jésus dont je témoigne chaque jour. Je pense, comme beaucoup, que toute forme d’art ouvre sur le spirituel et, de là, au sacré. Je me nourris de l’Évangile, de textes des Pères de l’Église, du pape François, des témoignages d’hommes, de femmes d’aujourd’hui qui cherchent un sens à leur vie, de croyants, des événements qui disent où nous en sommes, de romans, de films, de la musique. Il faut du carburant pour alimenter la création. Une phrase de Christian Bobin que je trouve belle : « Un peintre c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec un chiffon de lumière, imbibé de silence. »
Cette vie que tu décris dans sa bio-diversité, ce lien à Dieu par Jésus, cette création artistique qui s’en nourrit, tout cela fait écho au titre de cette exposition : Une création réconciliée. Est-ce la bonne nouvelle que ton œuvre annonce ? Qu’est-ce, pour toi la réconciliation ?
Une création réconciliée ce n’est pas encore pour demain. Mes tableaux sont de petits germes mis en avant. Ils disent que c’est possible, que des personnes vont dans cette direction, celle d’une création où tout est lié.
Entretien réalisé par Camille COLIN
Pour aller plus loin :
Une interview filmée sur Dailymotion (https://www.dailymotion.com/video/x4tokyq) : Richard Holterbach, prêtre peintre pradosien
Sur son site, Richard Holterbach y a déposé ce qui ne bouge pas : son histoire. Il écrit : « J’aimerai rendre compte des deux réalités de ma vie : prêtre et peintre. Deux mondes qui se nourrissent mutuellement. Telle rencontre, telle confidence, tel geste de la main, du corps, tel plissement des yeux, de la bouche s’impriment en moi et vont se retrouver sur une toile, un dessin. »
Depuis septembre 2014, il est en retraite domicilié à Strasbourg au 16 rue du Gazon : « Dans cette nouvelle étape je rends des services à l’aumônerie des prisons, la responsabilité des Frères du Prado. Le chevalet, la terre sont prêts pour la création ».
Plus d’info sur son site : http://richard.holterbach.pagesperso-orange.fr/
[1] Détail étonnant, et généralement négligé, le récit de la Genèse donne aux animaux aussi bien qu’à l’homme, un régime strictement végétarien… Ce n’est qu’après l’épisode du déluge, que le régime carné devient la règle.
No responses yet