Viaggio in Italia

Aurore BAAL, orgue

Priscila GABRIELLE, violon baroque

L’Italie baroque de ce XVII^e siècle est un temps de folle effervescence de la création musicale dont l’essentiel tourne autour de l’opéra et du violon. À Venise, Mantoue et Rome, opéras, mais aussi cantates et oratorios, sortent à la chaîne pour satisfaire une demande sans cesse croissante. Parallèlement, avec l’apparition de la monodie accompagnée qui remplace peu à peu la polyphonie renaissance, on voit s’affirmer un individualisme qui conduira au rôle suprême des chanteurs, de la prima donna au ténor en passant par les castrats. Tout ceci favorisera les ambitions d’un instrument qui émerge à cette époque : le violon, rapidement promu au rang de prima donna. De plus, la mise en vedette du soliste instrumental entraînera la naissance de la sonate qui tirera un heureux parti des oppositions de mouvements utilisés jusqu’ici par la suite de danse. Ce programme laisse entendre des compositeurs du premier baroque qui sont encore largement inspirés de la renaissance mais aussi des compositeurs plus tardifs, qui mettent en valeur la virtuosité, qui explorent davantage les effets dynamiques et théâtraux possibles offerts par le violon.

Si certains compositeurs de ce programme sont peu connus du grand public, Antonio Vivaldi ne se présente plus. Cela fait maintenant 20 ans que le spécialiste de Vivaldi, Michael Talbot, a découvert par hasard les 12 sonates pour violon à la Central Music Library de Manchester. C’était une découverte importante, non seulement parce que la musique est de Vivaldi, mais aussi parce qu’il s’agit, pour l’essentiel, d’une excellente musique. Il semble probable que le compositeur ait présenté les sonates pour violon et basse continue au grand mécène romain, le cardinal Ottoboni, dans les années 1720. À sa mort en 1740, Ottoboni était tellement endetté que sa bibliothèque musicale a dû être vendue. Une partie de celle-ci, dont cette collection, a été achetée par un voyageur anglais, Edward Holdsworth, qui l’a transmise à Charles Jennens, librettiste du Messie et d’autres oratorios de Haendel. De là, par l’intermédiaire de Heneage Finch, troisième comte d’Aylesford, et du spécialiste de Haendel, Newman Flower, elles ont finalement été achetées aux enchères par la Central Music Library au milieu des années 1960. Vous entendrez la seconde sonate de ce recueil.

Contemporain de Frescobaldi, Fontana fut le grand violoniste de son époque, surnommé de son vivant « dal Violino » à tel point qu’il se voit dédier en 1608 une sonate par le compositeur  Cesario Gussago.. Il travaille successivement à Venise, Rome et Padoue.  Malheureusement, il meurt prématurément lors de l’épidémie de peste de 1630.

Isabella Leonarda est née à Novare en 1620 au sein d’une riche et illustre famille de la ville : elle est la fille du comte Giannantonio. À l’âge de 16 ans, Isabella Leonarda entre au Collegio di Sant’Orsola, un couvent d’Ursulines, où elle apprend la musique. Elle devint plus tard mère supérieure et on suppose qu’elle était elle-même violoniste. Elle publie en 1693 un recueil de Sonates instrumentales qui sont parmi les premières du genre. Ce sont également les premières compositions éditées d’une femme compositeur.

PROGRAMME

Francesco Rognoni (1570 – 1626)
diminutions sur « Vestiva i colli «  du compositeur Palestrina (1566), dans le recueil « Selva de`varii passaggi » (1620)

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Giovanni Battista  Fontana  (1589 – 1630)
Sonata II

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Isabella Leonarda (1620 – 1704)
Sonata duodecima (opus 16 1693) 

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Marco Uccellini (1610 – 1680)
Sonata Decima de Opus 5  

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Giovanni Battista  Fontana  (1589 – 1630)
Sonata terza

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Antonio Vivaldi (1678 – 1741)
Sonate II dite « de Manchester »  

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Francesco Antonio Bonporti  (1672 – 1749)
Sonata in F  (III)  Invenzioni 

Priscila Gabrielle est une violoniste brésilienne qui joue du violon baroque depuis 3 ans. Au Brésil, a étudié le violon moderne à l’UFBA. Elle était violoniste de Youth orchestra of Bahia (NEOJIBA) depuis 2010, l’orchestre principal du programme. Avec l’Orchestre, elle a également participé en tant que premier violon à des concerts, des tournées et des festivals dans d’importantes salles de concert au Brésil, en Europe et aux États-Unis et a accompagné des solistes de renom.  Elle a joué dans des concerts en tant que soliste sous la direction de Chiara Banchini et elle a remporté le prix d’instrumentiste exceptionnel au premier Festival de Musique Universitaire de Salvador. Avec le Carybé Quartet depuis 2015, elle s’est produite au Festival et dans des salles de concert à travers le Brésil. Elle a également participé en tant qu’interprète et compositrice à une danse de production afroculturelle au Brésil.

Priscila étudie le violon baroque à la Schola Cantorum Basiliensis – FHNW avec Amandine Beyer et a participé à des festivals et concerts en Europe avec des musiciens importants tels que Leila Schayegh, Jorg Andreas Bötticher, Pablo Valetti, Rachel Podger et Václav Luks.