Date

07 Jan 2024
Expired!

Time

17 h 00 min - 18 h 15 min

« LA FRANCOISE »

Sainte Marie – Eglise Centre Ville est heureuse de vous inviter au prochain concert de sa saison de musique ancienne

Dimanche 7 janvier 2024 – 17h

« LA FRANCOISE »

LA SONATE EN TRIO, UNE FORME EMBLEMATIQUE DU BAROQUE INSTRUMENTAL

Avec
Antoine VIRARD et Isabelle FROESCH-PAPIRER, traversos 

Elisabeth GELIS, clavecin

Chantal BAEUMLER, viole de gambe

Avec l’avènement de la période baroque, la musique instrumentale pure s’émancipe de la musique vocale et la « sonate en trio » en devient alors une forme emblématique.

Entre 1685 et 1694 Arcangello Corelli fait publier 4 opus de 12 sonates chacun, pour 2 violons et basse continue.

La première trace écrite de la sonate en trio de François Couperin, « La Pucelle », l’une des toutes premières connue en France, date-t-elle de 1690 environ. En 1726, enrichie d’une suite « à la Française » après la « sonade » originale, elle prendra le nom de « La Françoise » et intégrera le recueil des « Nations ».

Dans la préface d’un autre de ses ouvrages, « Les goûts réunis » Couperin prône la cohabitation et le mélange des styles Italien et français.

Cela signifie peut-être, puisque Couperin affirme son parti pris de « neutralité », qu’il existe déjà en France un débat entre tenants et défenseurs de ces deux styles nationaux, opposition qui culminera bien plus tard dans « la querelle des bouffons » qui verra guerroyer les partisans de Jean Jacques Rousseau, et donc de la « mélodie » italienne, avec ceux de Jean Philippe Rameau considéré comme l’héritier de la tradition lulliste du « grand siècle ».

Mais si l’on y regarde de plus près ces distinctions entre style italien et style français sont-elles toujours vraiment pertinentes ? Les compositeurs, qui voyagent souvent beaucoup ne sont-ils pas largement à l’écoute de toutes les traditions de leur temps et ce d’où qu’elles viennent, pour construire leur propre musique, originale ?

Corelli dans sa sonate « da camera » n°1 de l’opus 2 propose une succession de danse, dont une courante, qui semble être « empruntée » à une suite « à la française », Couperin dans son premier « ordre » des « Nations » ajoute donc une suite « française » à la sonate « da chiesa » d’origine. C’est ainsi aussi que la chaconne de l’opus 2 de Corelli peut tout naturellement prendre place après des pièces pour viole de gambe de Marin Marais. Quant à Michel Pignolet de Montéclair, dans son quatrième concert pour Deux flûtes traversières sans basse, après avoir intitulé l’un des mouvement « l’allemande », puis un autre « l’Angloise » fait il s’enchainer « L’Italienne » et « La Françoise ».

Très rapidement à la charnière des XVIIème et XVIIIème siècles, le modèle de la sonate en trio se diffuse dans toute l’Europe et est adopté par tous les plus grands compositeurs.

Dans les pays allemands les 2 grands courants musicaux, italien et français sont parfaitement connus, mariés, intégrés et dépassés.

Dans la famille Bach où la connaissance et la maîtrise rhétorique de plusieurs langues/langages est de rigueur, on peut dire que la création formelle, le jeu sur le langage musical l’emportent sur toute autre considération. Jean Sébastien s’inscrit dans la grande tradition des organistes du nord de l’Allemagne avec une élaboration contrapuntique complexe, un dialogue constant entre toutes les voix comme dans la sonate BWV 1038. Son fils aîné Carl Philipp Emanuel quant à lui, invente des formes nouvelles qui donnent vie à une expression musicale plus personnelle, plus intimiste. Proche des milieux littéraires Berlinois du milieu du siècle, il est l’un des inventeurs de ce style que plus tard on qualifiera de « sensible ». La sonate Wq 84, écrite dans la tonalité très peu usitée de mi majeur, provoque d’emblée chez son auditeur ou son interprète un sentiment d’étrangeté. Elle est à la fois tout en nuances et tout en contrastes. Selon les théoriciens de l’époque comme Johann Matheson, Mi majeur est un « ton » particulier qui peut symboliser la séparation de l’âme d’avec le corps. Cette sonate donne une vision « poétique » et parfois exaltée de la musique, qui préfigure les symphonies « sturm und drang » de Joseph Haynd comme les symphonies hambougeoises que Carl Philipp Emmanuel Bach écrira plus tard lorsqu’il aura quitté Berlin.

Programme :

 Arcangelo Corelli (1653-1713): première sonate en trio de l’opus 2  (Rome 1685)

Preludio largo, Allegro, Corrente, Allegro, Gavotta

François Couperin (1668-1733) : « La Françoise », premier ordre des sonades en trio « Les Nations » (vers 1690, première édition à Paris en 1726)

Gravement-Gayement-Rondement-Gayement-Gravement-Vivement,

Air (Gracieusement-Gayement)

Marin Marais (1658-1728) première suite du troisième livre de pièces pour viole (Paris 1711)

Prélude, Allemande et Rondeau

Arcangelo Corelli : douzième sonate de l’opus 2

Chaconne (Largo, Allegro)

Michel Pignolet de montéclair (1650-1727) : quatrième concert pour deux flûtes traversières sans basse (Paris 1724)

La Françoise, L’Italienne

Couperin : « La Françoise », suite de symphonies

Allemande, Première courante, Seconde courante, Gigue

Carl Philipp Emanuel : triosonate  Wq 84 ( Berlin 1749)

Allegretto, Adagio di molto, Allegro assai

François Couperin : les sylvains, premier livre des pièces de clavecin (Paris 1713)

 Johann Sebastian Bach (1685-1750):  sonate en trio bwv 1038  (Leipzig vers 1735)

Largo, Vivace, Adagio, Presto

Organisé  avec le soutien de la ville de Mulhouse, de la Collectivité européenne d’Alsace et du Crédit Mutuel Mulhouse Europe.

Entrée libre – plateau

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