Calendrier oecuménique de l’Avent 2022

Sur l’initiative de Sainte Marie Eglise Centre Ville, vous êtes conviés ce soir à travers cette proposition du calendrier œcuménique de l’Avent à ouvrir chaque jour une fenêtre sur le sens que revêt pour les chrétiens de Mulhouse et environs le temps de l’Avent.

Dans un monde qui résonne de bruits de guerre entre chrétiens aux portes de l’Europe, dans une Église qui craque sous les révélations des scandales et des abus sur les plus vulnérables par des personnes exerçant une autorité spirituelle, l’Avent refait surface avec son cri d’attente et prend dans ce contexte une coloration particulière.

 Ceux qui participent au calendrier de l’Avent, ce temps de prière œcuménique, associatif et vespéral qui réunira ceux qui le souhaitent chaque soir entre 18h30 et 19h en l’église Sainte-Marie de Mulhouse, n’échappent pas à la question « faut-il désespérer ? », mais préfèrent la transformer en s’interrogeant sur l’objet et sur la qualité de leur attente.

 « Qu’est-ce que j’attends vraiment, qu’attendons-nous » ? La sortie du tunnel, mais suis-je assuré qu’au bout, luira la discrète Lumière du Christ au milieu des illuminations flashies de Noël ?

Et ce tunnel, sommes-nous certains d’en voir le bout ? Certes, la Parole de Dieu affirme qu’ »aucun de ceux qui t’attendent [ne sera] déçu . » (Ps 25, 3), mais aurons-nous la patience de traverser la nuit aussi longtemps que nécessaire ? 

 L’espérance peut passer pour une obstination ou un aveuglement. Les chrétiens qui s’engagent préfèrent parier que l’espérance est une activité dont le carburant est la persévérance : « Espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec persévérance. » (Rm 8, 25)

 Car la clef de l’attente n’est-elle pas l’engagement ? Le psalmiste n’attend pas à la légère : « J’attends le Seigneur, j’attends de toute mon âme. » (PS 140, 5)Attendre que la justice advienne dans un monde rénové (« Nous attendons selon sa promesse des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habite » (2 P 3 :13)), ce n’est pas se croiser ni baisser les bras en attendant qu’elle se manifeste, c’est se battre pour elle et, ce faisant, creuser sa faim et sa soif de cette vertu et de cet horizon pour un monde qui ne doit pas finir et pour une vie qui peut recommencer.

 C’est encore en s’engageant que les chrétiens qui voudraient vous faire partager les réalités qu’ils vivent goûtent déjà cette promesse du Seigneur : « L’attente des justes, c’est la joie. » (Pr 10, 23) Oui, les chrétiens qui s’engagent ensemble et expérimentent la fraternité dans leur Église blessée et secouée comme une barque qui tangue connaissent plus que des éclairs de joie.

 C’est cette joie de l’engagement que nous voudrions vous inviter à savourer avec nous.